Rubik
Mamadou Cissé, Paul Ndema & Samuel Nnorom
L’exposition « Rubik’s » à la Galerie Christophe Person est un dialogue artistique qui transcende les frontières géographiques et culturelles, réunissant trois voix distinctes : Mamadou Cissé, Paul Ndema et Samuel Nnorom. Alors que l’exposition se termine le 12 octobre, c’est une occasion unique de découvrir une fusion extraordinaire de perspectives africaines qui convergent autour des thèmes de l’urbanisation, de l’histoire et de la matérialité.
L’artiste sénégalais Mamadou Cissé, à travers sa contribution à « Rubik’s », plonge les visiteurs dans des paysages urbains captivants qui marient réalité et fantaisie. Né en Casamance, Cissé est reconnu pour ses perspectives aériennes détaillées d’environnements urbains, créées à l’aide de stylos et de marqueurs. Ses œuvres mêlent les silhouettes familières de New York et Paris à des architectures imaginaires qui rayonnent d’optimisme. Ces paysages vibrants ne sont pas seulement des représentations de la vie urbaine — ils sont des plans pour un avenir harmonieux, où l’innovation humaine favorise l’unité et le progrès. En parcourant la galerie, le travail de Cissé invite à réfléchir sur la manière dont les espaces urbains façonnent nos rêves collectifs pour un meilleur mode de vie.
En contraste, l’artiste ougandais Paul Ndema réfléchit sur le passé politique et culturel complexe de l’Afrique. Ses critiques antérieures du colonialisme et de la christianisation ont laissé place à une attention portée aux nattes tissées traditionnelles d’Afrique de l’Est. Les œuvres récentes de Ndema élèvent ces objets du quotidien au rang de symboles puissants de la vie, de la mémoire et du passage du temps. Son style de peinture unique, qui imite les techniques de la monotypie et de la sérigraphie, superpose couleurs et textures pour évoquer les histoires entremêlées de ceux qui utilisent ces nattes. Pour Ndema, ces objets tissés ne sont pas simplement utilitaires, mais portent en eux des récits de survie, de communauté et de tradition. Le spectateur est invité à réfléchir sur les liens profonds entre la culture et l’environnement physique.
Samuel Nnorom, artiste nigérian dont le travail traite des vastes implications de la fabrication textile, complète ce trio. Sa pratique, présentée à la biennale BISO, examine les impacts environnementaux et sociaux de l’industrie textile. Les œuvres de Nnorom sont des rappels poignants de la manière dont une économie mondialisée affecte les écosystèmes et les communautés locales. À travers ce prisme, l’exposition « Rubik’s » pousse les spectateurs à réfléchir au coût humain de l’industrialisation, non seulement dans les contextes africains mais aussi à l’échelle mondiale.